L’AFNIC autorisera, à partir du 3 mai 2012, l’utilisation des accents et d’autres caractères spéciaux dans les noms de domaines attribués à ce registre (.fr, .re, .pm, .yt, .wf, .ft).
Quels sont les enjeux, les opportunités ou les menaces de cet élargissement des possibilités d’enregistrement de domaines.
L’AFNIC, qui gère plus de 2,2 millions de noms de domaines – dont les .fr, va ouvrir à la réservation ceux qui incluent des caractères spéciaux.
Les caractères concernés sont essentiellement des accents (graves, aigües, circonflexe et tréma) et représentent 30 nouveaux caractères ce qui double presque la taille de l’alphabet disponibles (36 caractères aujourd’hui).
Il est à noter que certains accents sont déjà autorisés pour le dépôt en .com.
Planning :
- 3 mai – 3 juillet : exclusivité pour les détenteurs de domaines non accentués correspondant (Proneris peut déposer pronéris.fr).
- A partir du 3 juillet : tout le monde pourra déposer un domaine accentué.
Bénéfices :
- Valoriser la langue française.
- Permettre de « coller » à la prononciation : dans certains cas l’accentuation permet de donner un sens différent et de mieux retenir le nom de domaine.
- Permettre l’utilisation d’expressions réservées par anticipation. Certains domaines sont déposés mais n’ont pas une exploitation réelle (expressions génériques…).
Quelle gestion des domaines ?
Si un nom de domaine avec accent est déposé, la question de son utilisation en complément d’une adresse existante (non accentuée) se pose. Il existe 3 possibilités :
- Une migration du domaine : déplacer le contenu de l’ancien domaine vers le nouveau. Cette option est à proscrire pour des questions de référencement car les pages ne bénéficieront plus de leur avantage acquis jusque-là.
- URL multiples : les deux domaines envoient sur le même contenu. Cela contraint à se poser la question des contenus dupliqués et peut donc avoir un impact négatif sur le référencement.
- Redirection de la nouvelle adresse vers l’ancienne : Cette dernière option est la plus simple à mettre en place, mais limite l’intérêt de l’utilisation des accents.
Limites ergonomiques
- Sur smartphone et tablettes : taper une adresse avec accent est moins facile sur mobile, des manipulation nécessaire pour afficher les accents.
- Avec un clavier étranger (si site international) : il sera beaucoup plus difficile d’inscrire l’URL avec un clavier qui ne comporte pas les caractères accentués.
- Les caractères spéciaux hors accent sont eux impossible à entrer directement dans la barre d’adresse des navigateurs ou dans un moteur de recherche.
- Une grande partie des modules de réécriture d’URL des différents CMS n’autorisent pas les accents. Donc dans de nombreux cas, seul le domaine sera accentué ce qui limite les bénéfices.
Risques techniques
Certains logiciels peuvent avoir des difficultés à utiliser des chemins comportant des accents ou d’autres caractères spéciaux. A titre d’exemple Flash Player refuse dans certains cas le chargement de fichiers ayant des accents.
Risque de cybersquatting et fishing
Il s’agit des menaces les plus évidentes à l’évocation de l’ouverture de nouvelles possibilités d’enregistrement de noms de domaines. L’adjonction d’un accent est peu visible sur un résultat de recherche ou dans la barre d’adresse.
Quelle attitude adopter ?
Faut-il déposer toutes les alternatives ? Cela pose le problème du nombre de combinaisons possibles avec un coût total potentiellement important.
Le dépôt de domaines se fait selon la règle du « premier demandeur, premier servi » ; mais il existe d’autres sources réglementaires plus restrictives. Pour les marques déposées, le droit de la propriété intellectuelle prévoit que l’utilisation d’une orthographe avoisinante peut constituer une contrefaçon. Ces démarches requièrent cependant du temps durant lequel le domaine sera indument exploité.
Il faut donc trouver le bon équilibre sur les termes à déposer de manière préventive.
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